HISTORIQUE DE L'INSTITUTION

Des " Enfants de Troupe " dans les régiments
aux Lycées Militaires
ÉVOLUTION D'UNE INSTITUTION
1766-1989

On distingue généralement trois étapes importantes dans l'évolution de l'institution des enfants de troupe :
1766-1884 : les enfants de troupe dans les régiments ;
1884-1982 : les écoles militaires préparatoires, puis les collèges militaires ;
depuis 1982 : les lycées militaires.

Une évolution en trois étapes ...

Le bref rappel historique qui suit respecte cette chronologie, il s'attache à montrer les raisons de l'évolution en en soulignant les effets dans ce qu'il est convenu d'appeler le " statut enfant de troupe ", celui d'enfants des plus modestes serviteurs de l'État, qui après avoir bénéficié d'une aide pour leur formation et leur éducation ont consacré une partie de leur vie à son service, allant souvent jusqu'au sacrifice suprême.

LES ENFANTS DE TROUPE DANS LES REGIMENTS
1766 -1884

I- Description

C'est une ordonnance de Louis XV en date du 1er mai 1766 qui, sur proposition de CHOISEUL, introduit pour la première fois dans l'organisation des armées des dispositions en faveur des fils de soldats et de " bas officiers " dont le sort avait été jusqu' alors négligé par l'État.

L'institution des enfants de troupe est née.

Le statut, ébauché par CHOISEUL, devait être confirmé dans la décennie suivante puis, en dépit de quelques avatars durant la Révolution, être entériné par BONAPARTE, alors Premier Consul ; l'arrêté qu'il promulgue en 1800 consacre officiellement l'appellation • ENFANT DE TROUPE ".
Dans chaque compagnie ou escadron de chaque régiment de l'armée française, un, puis deux postes budgétaires sont réservés à des garçons de dix à seize ans, issus de familles militaires par le père, voire par la mère : vivandière, blanchisseuse, etc., attachée au corps militaire. Ces postes sont en principe prévus pour des enfants de militaires de rang modeste encore que des exceptions aient pu être relevées; le futur général HUGO, notamment, enrôla son fils Victor au Royal Corse qu'il commanda, de même que ses autres fils, Abel et Eugène, dans un bataillon de la 20e demi-brigade où il servit avec le grade de major...

Ainsi inscrits au rôle des compagnies ou escadrons, les enfants de troupe sont logés, nourris, blanchis et soldés. Ils portent un uniforme inspiré de celui de leur régiment d'appartenance. Leur éducation et leur formation sont assurées mais dans la perspective de métiers utiles à l'armée, musiciens notamment et dans celle de leur futur engagement ; il y avait en effet, une contrepartie à l'aide ainsi consentie par l'État : l'engagement à l'âge de seize ans... ou le remboursement, à la masse du corps, des frais occasionnés.

On voit ainsi apparaître, dès les origines de l'institution, les fondements du statut enfant de troupe qui, sur le fond sinon dans les modalités de mise en œuvre, ne devait guère évoluer pendant plus de deux siècles.

Quoi qu'il en soit, le système imaginé par CHOISEUL, encore que réservé aux seuls garçons, a marqué un progrès sensible à une époque ou, seuls, les enfants de la noblesse jouissaient de quelque considération.
On se doit par ailleurs de souligner la vocation quasi exclusive d'aide à la "famille militaire" de cette organisation : l'apport au recrutement de soldats, de quelques recrues tous les cinq ou six ans, pour chaque régiment, fussent-elles de qualité, restait en effet peu significatif au regard des besoins des armées.

Progrès certes par rapport au passé, mais progrès bien timide, aux effets limités en raison des insuffisances en matière d'éducation et, plus encore, de formation, que ne parviendront pas à gommer les quelques modifications introduites au cours du XIXe siècle.

LES ECOLES MILITAIRES PREPARATOIRES
1884 -1982

1- Description

La loi-cadre de 1875 portant réorganisation de l'armée prévoit la création d'une école d'enfants de troupe à titre d'essai.
Après quelques péripéties en rapport avec son lieu d'implantation, elle ouvre ses portes le 25 février 1876 à Rambouillet. Les enseignements dégagés de son fonctionnement sont à la base des dispositions de la loi de 1884 (loi bien connue qui ne devait être abrogée qu'en 1982).
Elle met fin au système des enfants de troupe dans les régiments et porte création, à leur intention, de six écoles militaires préparatoires : Autun, Billom, Les Andelys, Montreuil-sur-Mer, Rambouillet et Saint-Hippolyte-du-Fort, afin qu'ils reçoivent, aux frais de l'État, une instruction et une éducation qui les mettent à même de servir utilement leur pays dans l'année.

On retrouve dans la loi les caractéristiques originelles du statut enfant de troupe. L'origine du recrutement est maintenue parmi les couches modestes de la famille militaire ; les frais d'entretien et d'enseignement sont supportés par l'État ; la contrepartie de ces avantages matériels demeure : l'engagement, à dix-huit ans, en qualité de soldat de deuxième classe, pour une durée minimale de cinq ans ou le remboursement d'une partie des frais occasionnés à l'État (50 %). Mais, l'enfant étant encore mineur à l'âge obligatoire d'engagement (18 ans) et, a fortiori, lors de son admission dans les écoles (13 ans) ce sont les parents ou les tuteurs légaux qui, anticipant sur l'avenir des enfants, signent, dès l'admission, l'autorisation d'engagement.

En complément de ces dispositions figure dans la loi le concept d'enfant de troupe dans la famille : une aide est fournie aux ayants droit de la famille militaire (garçons de deux à treize ans sélectionnés sur dossier par des commissions régionales et rattachés administrativement à des corps de troupe de l'Armée de Terre) sous la forme d'une allocation en numéraire et de divers autres avantages matériels (transport, soins) ainsi que d'une priorité pour l'admission dans les écoles. 5 000 postes budgétaires sont ainsi réservés aux enfants de troupe dans la famille, portés à 7 000 par un arrêté ultérieur (1930). Toutefois l'allocation en numéraire sera discrètement supprimée, à la demande de l'état-major, par la loi de Finances de 1934 et le concept tombera progressivement en désuétude pour disparaître définitivement en 1959.

La loi de 1884, étape significative dans l'évolution de l'institution, a marqué un progrès plus que sensible par rapport aux errements antérieurs. Nul doute encore que ce soit, comme au temps de CHOISEUL puis de BONAPARTE, la volonté d'aide sociale à la famille militaire qui ait prévalu dans l'esprit du législateur. Mais là se situait peut-être, paradoxalement, le vice majeur du système...

2- l Évolution

Sans vouloir en aucune manière minimiser le rôle joué dans l'évolution du dispositif des écoles militaires préparatoires par certains grands anciens, (le général MATTER, inspecteur de l'Infanterie et le capitaine NACHIN son adjoint, ami intime d'un certain capitaine de GAULLE), par les professeurs attachés à tirer le meilleur parti de la " matière " qui leur était confiée, par l'Association des Anciens Enfants de Troupe, créée en 1910, il faut bien convenir que c'est le souci de rentabilité des écoles qui a prévalu dans l'esprit du commandement :

- à partir de 1919, pour étoffer les corps de sous-officiers et disposer d'un complément de qualité dans les grades subalternes des corps d'officiers

- à partir de 1945, pour élargir le recrutement des corps d'officiers.

a/ 1884-1919

D'inspiration généreuse mais avec pour préoccupation essentielle, de la part du législateur, de soustraire les enfants de troupe au régime peu approprié des corps de troupe, la loi de 1884 comportait malgré tout une lacune et une déficience.

Rien n'était prévu en effet pour porter assistance, antérieurement à leur éventuelle entrée dans les écoles militaires préparatoires, aux orphelins militaires. Conscient de cette situation, disposant des moyens financiers nécessaires, un certain commandant Hériot s'attache à combler cette lacune. Il crée, sur ses deniers, l'orphelinat militaire Hériot, à La Boissière, qui sera bien vite reconnu " école militaire préparatoire " par un ministre de la Guerre, sans aucun doute ravi de l'aubaine... le général BOULANGER !

La déficience relevée a trait, comme par le passé, mais dans une mesure nettement moindre, à l'enseignement dispensé, orienté exclusivement vers le primaire. Entrant à 13 ans révolus dans les écoles après un concours sélectif, soumis à une discipline parfois excessive et au carcan d'une administration tatillonne, les enfants bénéficiaient certes d'un entraînement physique assez poussé et d'une bonne formation prémilitaire mais leur formation générale laissait à désirer : elle les vouait à des carrières militaires limitées ou les laissait insuffisamment armés pour affronter la vie civile. Certains ont certes émergé ; le mérite leur en revient au premier chef mais ils le doivent aussi à des circonstances favorables ou à la volonté de professeurs acharnés à déborder le strict cadre de l'enseignement qui leur était imposé. Songeons par exemple que le succès de 16 élèves de Rambouillet au brevet fut, en 1912. salué comme un exploit !

De là, passé l'engouement initial, une désaffection progressive mais importante des écoles ; sur les 3 000 places offertes et occupées à l'origine, 2 000 seulement le sont en 1910 et 1800 en 1919 ! Les conséquences de la Première Guerre mondiale vont amener le commandement à s'intéresser de plus près au potentiel qu'elles représentent pour l'encadrement des années. La brillante conduite des enfants de troupe au feu n'est d'ailleurs pas étrangère à ce regain d'intérêt.

b/ 1919 -1942

En 1919, le commandement a besoin de sous-officiers, " généralistes " ou techniciens ; il lui faut aussi élargir le recrutement des écoles d'armes, complément indispensable à l'alimentation du corps d'officiers par la voie des grandes écoles, Polytechnique et Saint-Cyr en particulier.
Il résulte de ces besoins (et aussi des pressions exercées et déjà soulignées) une réorganisation complète du dispositif issu de la loi de 1884 :

- création d'un tronc commun de base, couvrant en gros le premier degré de l'enseignement secondaire (Billom, Les Andelys, Rambouillet, Saint-Hippolyte-du-Fort, puis Épinal), avec obligation de passer le brevet;

- spécialisation d'une école (Autun) dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, amenant quelques élèves au baccalauréat; - création d'une branche technique (Tulle).

Des retouches sont par ailleurs apportées au statut initial par l'élargissement du recrutement aux fils de citoyens français ayant satisfait à leurs obligations militaires (conséquence sociale de la guerre) et, surtout, la possibilité pour les élèves brillants de bénéficier d'un sursis d'engagement à l'âge fatidique de 18 ans et de pouvoir, ainsi, préparer les grandes écoles au Prytanée militaire. La passerelle qui conduit à cet établissement de grande renommée s'élargit ainsi pour les enfants de troupe. La filière perdurera, encore que ses effets, pour cette période, en furent limités. Qu'on en juge par les chiffres : de 1930 à 1941, quelque cinq cents élèves par an sont admis dans les écoles ; 350 environ s'orientent vers une carrière militaire de sous-officier ou d'officier par le biais des écoles d'armes ; 48 par an en moyenne obtiennent la première partie du baccalauréat et 32 la seconde partie qui, seule, donne accès à la " voie royale " de recrutement des officiers, Polytechnique ou Saint-Cyr. Là devait se situer l'effort dans les années qui suivirent.

c/ 1942 -1982

Pendant la Seconde Guerre mondiale les écoles du nord de la France (Épinal, Les Andelys, La Boissière) sont repliées en zone sud, elle-même occupée en novembre 1942. Elles deviennent établissements d'éducation. Ce maquillage, que les élèves perçoivent surtout dans les restrictions d'alimentation et les difficultés pour aller en permission, n'empêche nullement le patriotisme des plus âgés de se manifester (Billom, Tulle et surtout Autun). Mais, néanmoins, l'évolution se poursuit...

En 1942, pour la première fois, des élèves sont admis dès la classe de 6e : les écoles de base (Billom, Montélimar puis Aix-en-Provence, Les Andelys) se consacrent pleinement au premier degré du secondaire alors qu'Autun affirme sa vocation au deuxième degré et qu'une nouvelle école technique s'ouvre au Mans en 1947.

Conjointement, mettant fin à la situation de monopole du Prytanée, des classes préparatoires s'ouvrent à Autun (Saint-Cyr), Aix-en-Provence (Santé), Le Mans (Arts et Métiers).

L'admission à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr reste cependant l'objectif majeur en raison de la baisse d'audience que connaît cette école dans les grands lycées civils et des fermetures successives des " corniches " de préparation.

Quelques chiffres permettent de bien traduire l'élévation du niveau des débouchés. Au 1er janvier 1930, 1 270 anciens enfants de troupe servaient dans les armées en qualité d'officiers et 2 212 en qualité de sous-officiers; au 1er octobre 1984 et pour la seule armée de Terre (à l'exclusion notamment du Service de Santé et de la Gendarmerie) on comptait 2 175 officiers et 891 sous-officiers issus des écoles militaires préparatoires. De 1920 à 1938, 622 élèves ont obtenu le baccalauréat; ils furent 1 678 à l'obtenir de 1941 à 1960. De 20 à 22 en moyenne par an à être admis à Saint-Cyr entre 1931 et 1939 le nombre des admis passe à 44 entre 1951 et 1960, pour atteindre 93 (46,3 %) en 1976 !

Ultime évolution pour la période considérée : les écoles militaires préparatoires encore existantes en 1974 (Aix-en-Provence, Autun et Le Mans) deviennent des collèges militaires, il s'agit d'une première étape de l'unification des statuts des enfants de troupe de ces trois écoles. La mesure prise traduit seulement la volonté du commandement d'unifier certaines procédures d'admission en les rapprochant de celles du Prytanée et du collège militaire de Saint-Cyr et d'éviter par ailleurs toute confusion avec d'autres écoles spécifiquement militaires. N'oublions pas, en effet, que les élèves des écoles militaires préparatoires restaient des " civils " en dépit de l'uniforme porté et du régime intérieur, très militarisé, des établissements.

LES LYCEES MILITAIRES 1982-1989

I- Description

Étudiée dès 1979, retardée dans sa mise en œuvre par plusieurs changements à la tête du ministère de la Défense (quatre ministres de la Défense successifs de septembre 1980 à mai 1981), la réforme dite de 1982 répond à plusieurs objectifs :

- unifier au mieux les statuts des établissements d'enseignement général des trois armées ;
- affirmer leur vocation d'aide à la famille militaire ;
- valoriser cette vocation par la diversification des filières de l'enseignement secondaire et l'admission des filles.

Tels sont les fondements du dispositif retenu. Les établissements reçoivent l'appellation de lycée militaire, il s'agit, pour l'armée de Terre, du Prytanée national militaire de La Flèche, des ex-collèges militaires de Saint-Cyr-L'Ecole, d'Aix-en-Provence et d'Autun ; pour la Marine, de l'ex-collège naval de Brest ; pour l'armée de l'Air, de l'École des Pupilles de l'Air de Grenoble. (Trois établissements restent cependant à l'écart de la réforme : le collège technique du Mans, dont la dissolution est programmée pour 1985, l'École Militaire Préparatoire du Tampon à La Réunion, adaptée aux besoins locaux, qui fermera ses portes en 1991 et la Maison des Ailes d'Echouboulains, réservée aux filles de la famille aéronautique militaire, qui sera dissoute en juillet 1995.

Les lycées militaires, assimilés à des corps de troupe, conservent, de ce fait, un encadrement militaire et leurs traditions spécifiques, en particulier leur emblème. Les ayants droit restent sensiblement les mêmes que par le passé mais l'admission est organisée pour favoriser l'accès des enfants de la famille militaire. L'effort au bénéfice de l'enseignement secondaire se traduit par la suppression du premier cycle, sauf à Autun, qui accueille certains élèves en provenance de l'école Hériot et, pour des raisons évidentes, à Grenoble.

Si la priorité est certes consentie à l'aide à la famille, la vocation des établissements au recrutement de cadres pour les armées est néanmoins maintenue. Cette double finalité se traduit par deux régimes d'accès qui, à partir d'un concours unique à l'entrée en seconde, distribuent les élèves par catégories.

Le premier régime d'accès, au titre de l'aide à la famille, est payant mais avec un système de remises partielles ou totales qui en atténue le coût pour les familles les plus défavorisées. Pour les élèves admis au titre de ce régime aucune contrepartie d'engagement ou de remboursement n'est due à l'issue des études.

Le deuxième régime d'accès, au titre de l'aide au recrutement, est en revanche gratuit. Mais, en contrepartie, un contrat d'éducation lie les parents de l'élève mineur, ou l'élève devenu majeur, à l'État qui contraint celui-ci ou ceux-là à rembourser les frais occasionnés si l'élève ne s'engage pas au service de l'État pour une durée minimale de trois ans à l'issue de ses études. On retrouve ainsi, dans ce régime, mais en beaucoup moins contraignantes que par le passé, certaines des dispositions du statut originel des enfants de troupe.

2- Évolution

Dès 1984, une modification sensible est apportée au dispositif de 1982 qui accentue la priorité donnée à l'aide à la famille au détriment de l'aide au recrutement. Le régime d'accès correspondant à cette dernière forme d'aide est supprimé dans les classes du secondaire pour n'être maintenu que dans les classes préparatoires aux grandes écoles.

De nouveaux ajustements, datant du 11 octobre 1990, accentuent la vocation sociale, au bénéfice des militaires, des classes du secondaire ; décident la primauté, dans les modalités d'accès, des critères sociaux et professionnels sur les critères académiques, et l'ouverture de nouvelles filières à Autun.

D'autres évolutions partielles interviennent pour tenir compte des aspirations des élèves et de leurs parents. La dernière en date est en cours lors de la parution de cet annuaire. Elle tend à ouvrir, à la rentrée 2000, les concours des grandes écoles civiles aux élèves des classes préparatoires et met l'accent sur le rôle social des établissements, dans le cadre d'un projet éducatif rénové qui allie la recherche permanente de l'excellence scolaire et l'ouverture à la société.

Sous peine d'aller rapidement vers la sclérose, les lycées militaires doivent suivre l'évolution d'une société en mouvement, au sein de laquelle les armées se réorganisent à un rythme régulier et soutenu, leur professionnalisation n'étant pas le moindre de ces bouleversements. Celle-ci devrait d'ailleurs engendrer de nouveaux besoins en scolarisation, pour les futurs enfants des engagés, dont le corps devrait être constitué en totalité en 2002. Voilà sans doute une perspective d'avenir pour les établissements scolaires militaires, sous-tendue par la réaffirmation récente de la priorité donnée à l'aide aux familles.

Ceux qui veulent comparer la situation de ces nouveaux lycéens avec ce qu'étaient les élèves des écoles militaires préparatoires, avec les enfants de troupe dans la famille ou dans les régiments, pourront être troublés, voire désappointés, et on peut comprendre leur nostalgie. Mais l'essentiel demeure, c'est-à-dire une institution spécifique, adaptée aux besoins de la communauté militaire, où continue à souffler un état d'esprit que les enfants de troupe d'origine ont largement contribué à forger et entretenir.

UN ETAT D'ESPRIT, UN SOUFFLE...

Plus que son statut, si original qu'il ait été, c'est en effet un certain état d'esprit, un souffle qui a caractérisé l'institution des enfants de troupe ; il est resté le même au hasard des péripéties administratives qui ont marqué son évolution et des événements qui ont fait l'histoire de notre pays. Ce souffle a porté Pierre BAYLE, le tambour d'Arcole, VIALA, BARA, STROH ; ce souffle a porté les obscurs, les sans-grades qui ont fait anonymement mais courageusement leur devoir d'homme, de citoyen et de soldat, qui ont été blessés dans leur chair ou dans leur âme, qui ont laissé leur vie au cours des campagnes de la Révolution et de l'Empire, au cours des conquêtes coloniales, au cours des trois guerres qui ont ensanglanté la France en moins d'un siècle ; ce souffle, enfin, est celui qui a porté les Résistants à l'occupation allemande, RUIBET, MARTRICE, RICOUARD et ses compagnons du Mont-Mouchet, GANGLOFF et ses compagnons du camp d'Autun, LORENZI de l'école des pupilles de l'Air, et combien d'autres depuis, en Indochine et en Algérie, ainsi qu'au cours d'opérations plus récentes.

Puisse ce souffle, celui de la camaraderie et des âmes généreuses, se perpétuer.......avec vous.

Tous renseignements concernant les Écoles et Lycées Militaires actuels sont consultables - ICI -

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